Tsugaru Lacquer Girl

Miyako, rêve de quitter son emploi de caissière pour reprendre la petite entreprise de laque Tsugaru de son père. Elle l’aide lorsqu’il croule sous le travail, mais celui-ci mise sur son fils pour prendre sa relève, ce que ce dernier refuse. Comment pourra-t-elle accomplir sa vocation face à l’hostilité de son père dans un secteur en crise ? C’est un artisanat séculaire que nous fait découvrir Keiko Tsuruoka en adaptant le roman Japan Dignity de Miyuki Takamori. Elle retrace en détail le processus d’une technique en voie de disparition, consistant à peindre et à polir des objets en bois de manière répétitive jusqu’à atteindre la perfection. Au-delà de la dimension documentaire immersive et des vicissitudes d’une famille dysfonctionnelle, cette jeune réalisatrice engage une réflexion profonde sur la place de la femme et des minorités sexuelles dans un pays où le poids du patriarcat ne favorise pas leur épanouissement.

Née en 1988 à Ueda au Japon, Keiko Tsuruoka a commencé à tourner des films alors qu’elle est à l’Université Rikkyo où elle étudie avec le réalisateur Kunitoshi Manda (Unloved). Son film de fin d’études The Town of Whales (2012) remporte le Grand Prix du 34e Festival du film PIA et est présenté dans de nombreux festivals à travers le monde. Une fois diplômée, elle décide d’étudier le cinéma auprès de Kiyoshi Kurosawa aux Beaux-Arts de Tokyo. Elle y réalise son second long métrage My First Love (2013) sélectionné au Festival international du film de Vancouver. Lingering Memories (2015) est son premier film à connaître une distribution en salles et est sélectionné au Festival international du film de Marrakech.